2012 : Compte-rendu Prospection Archéologique pour l’étude du château et de son territoire
Une opération d’inventaire archéologique, deuxième étape des actions menées pour l’étude du château d’Izaut, a débuté ce printemps 2012.
Les investigations, enquête sur le terrain et travail de recherches documentaires, portent sur le territoire de l’ancienne seigneurie et sa paroisse, soit une zone géographique correspondant approximativement au bassin d’Izaut (incluant les hameaux de Gouillou et Girosp) et au vallon montagneux d’Izaut au col des Ares (communes d’Arbon, Malvezie, et Génos). Elles aboutiront en début d’année prochaine à un rapport sur l’évaluation de l’environnement archéologique du château et à une présentation publique.
Le samedi 31 mars et le dimanche 1er avril, une première action de prospection archéologique a été entreprise, destinée à détecter des indices d’occupation ancienne sur le territoire d’étude. Vingt-quatre personnes y ont participé, habitants d’Izaut et intervenants extérieurs, parmi lesquels six archéologues bénévoles chargés de l’encadrement des équipes, coordonnées par Arnaud Coiffé. Une quinzaine de champs, essentiellement situés sur le bassin d’Izaut, ont fait l’objet d’un quadrillage systématique pour repérer et enregistrer tout indice archéologique révélé par les labours.
Le potentiel archéologique du site gallo-romain, déjà découvert en plaine, a été confirmé par une concentration d’artefacts encore visibles au sol (rejets domestiques, matériaux de construction). Une dizaine d’éléments de débitage et d’outillage préhistorique en silex taillé, ramassés à proximité de ce dernier, constitue une découverte inédite. Ce « bruit de fond » est le marqueur d’une fréquentation humaine, voire peut-être d’une occupation, au sein du bassin d’Izaut aux périodes préhistoriques.
Toutefois, les puissants apports détritiques observés sur le terrain confirment une forte sédimentation du bassin d’Izaut, liés aux phénomènes colluvionaires et alluvionaires de moyenne montagne. Ils sont propices à la conservation de gisements archéologiques mais également à leur enfouissement en profondeur. C’est probablement pour cette raison que les prospections n’ont pas permis de déceler de nouvelles concentrations archéologiques. La mise au jour d’un habitat antique en bordure du Job, montre cependant que les processus sédimentaires n’ont pas été homogènes lors de la formation du bassin. La complexité de cet ensemble naturel, avec des secteurs d’affleurement rocheux ou dépressionnaires, doit donc être prise en considération.
Par conséquent, les investigations vont porter lors des prochains labours sur d’autres champs non encore parcourus, avant de faire l’objet d’un bilan général.
Durant ce week-end, le site castral a également été exploré de manière systématique, par zones. Sans surprise, un abondant mobilier, majoritairement des tessons de vases médiévaux (cruches, pots, pégaus), a été ramassé à proximité des habitations. Il devrait permettre d’affiner la chronologie relative de l’occupation générale du site.
Le matériel archéologique prélevé lors de cette première campagne est stocké au siège de l’association, où il sera nettoyé et reconditionné. Il sera ensuite mis à disposition de préhistorien et médiéviste pour étude (dessin, analyse, détermination, datation). Leurs conclusions seront intégrées au rapport d’opération.
Cette fois encore, le soleil a accompagné cet événement convivial et l’opération s’est déroulée avec succès. La Mairie avait de nouveau mis à notre disposition les locaux de la salle des fêtes et la cantine pour héberger et restaurer les participants. Les repas ont été pris en charge par l’Association « Les 7 Collines» (81 repas pour un coût de 307.97 €).
Avant que les prospections pédestres après labours ne reprennent à l’automne, nos actions vont se poursuivre les 12 et 13 mai, avec l’exploration par une équipe d’archéologues et de spéléologues, dirigée par Arnaud Coiffé, Muriel Maestripieri et Olivier Caudron, des grottes préhistoriques et des cavités fréquentées aux périodes historiques.
En parallèle, le même week-end, une seconde équipe de spécialistes, dirigée par Thibault Lasnier, sera chargée d’opérer sur le site castral afin d’effectuer le relevé « pierre à pierre » des structures bâties menaçant ruines.